mercredi 18 juillet 2007


Donc ceci est un énième blogue coutelier. Pourquoi faire ?

Il en existe de forts bons, à commencer par le remarquable "A couteaux tirés", du talentueux et spirituel Leeroy, ou encore le très informatif site de contender, qui comporte en outre un fort bon forum.

Bon, je vois que vous en avez marre de perdre votre temps, alors avant que vous claquiez la porte pour aller sur youtube écouter Mötörhead, je précise le but de ce site. Je suis plutôt un littéraire qu'un manuel et un couteau dans ma main est aussi à sa place qu'un distributeur de préservatifs dans un lycée pour filles de Kaboul.

Pourtant j'aime les couteaux. Tous.

Tu as une lame ou plusieurs et elles mesurent moins de soixante centimètres, je peux te porter en poche, autour du cou, à la ceinture ou dans un de ces étuis/brélages compliqués qu'on fabrique pour les jeunes de maintenant, tu es droit ou pliant, issu d'un terroir ou d'une usine high-tech du vaste monde, tu es cher ou miteux, beau ou laid, gentil ou méchant mais toujours tranchant... tu es un couteau et je t'aime, sois mien, je te veux !

Le but de ce site est d'expliquer pourquoi, sur un mode littéraire (euh... selon mes critères) et intimiste, et aussi de tenter de vous apporter une ou deux informations pas trop véreuses sur les couteaux, sans prétendre à la vérité éternelle car nous le savons tous : rien n'est absolument inoxydable en ce bas monde...

Le bon Leeroy évoque sur son site le claquement de la lame dans les mains du père de famille, qui marquait la fin du repas. J'en reparlerai, car j'ai vu la scène, mais ce n'était ni ma famille ni mon père. Mes premiers souvenirs de couteaux sont pourtant liés à la voix paternelle : "c'est quand même pas compliqué d'avoir un couteau qui coupe dans cette maison N... de D...!" et il redressait le fil du désosseur familial à grands coups de lame sur un fusil de boucher (et ça marchait, il y a dieu pour les impulsifs). Et il sortait de tout ce cliquetis des ragoûts, des couscous, des pot-au-feu, des gigots en croûte au cumin et harissa, des sauces tomates avec des morceaux de poitrine fumée... Bref le couteau qui coupe était la clé d'un pays de cocagne, quelque part entre la Sicile, la Tunisie, la banlieue Sud et la France éternelle.

Depuis, bien du temps a passé. J'ai des couteaux de cuisine de styles et de valeurs variés, et je garde des pierres accordées à leur standing respectif pour un bon aiguisage avant de me mettre à la cuisine. C'est quand même pas compliqué, non ?

illustration : Opinel numéro neuf et varech de l'Aber Vrac'h

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